Hélène Gagaille et Simon Manning sont deux des bénévoles qui contribuent énormément aux activités de PN chaque année (117 bénévoles en 2015 !). Ils ont mené avec succès le projet du nouveau site internet de Passerelles numériques. Entretien croisé avec nos deux voyageurs numériques préférés !
Bonjour Hélène, Simon ! Pouvez-vous vous présenter brièvement à nos lecteurs ?
Hélène – Je suis française mais j’habite en Australie depuis 7 ans. Cela fait maintenant six ans que je travaille dans la communication, mais je me suis spécialisée dans la communication digitale et la production numérique au cours des trois dernières années. Avant de rejoindre PN Cambodge, je travaillais comme responsable de production numérique dans une agence basée à Perth.
Simon – Je suis originaire de Perth, en Australie. J’ai étudié plusieurs choses (le cinéma, la photographie, la psychologie) mais j’ai fini dans le développement de logiciels, et c’est plutôt sympa ! Depuis environ quatre ans et demi, je travaille dans une petite agence de développement mobile. J’y travaille principalement sur des projets iOS et Android pour un grand nombre de clients : des sociétés d’assurance-santé, des fournisseurs d’accès à internet, des ministères des transports… Je travaille à distance depuis un an et demi ; d’abord depuis Berlin et plusieurs autres endroits en Europe, et maintenant depuis le Cambodge !
Vous venez de passer 8 mois (Hélène) et 5 mois (Simon) en tant que bénévoles pour Passerelles numériques. Qu’est-ce qui vous a amenés chez nous ? Comment avez-vous entendu parler de nous ?
Hélène – C’est un rêve de longue date ! J’ai décidé de prendre une année de congé pour voyager en Asie du sud-est. Je ne voulais pas faire le trajet habituel du routard, alors j’ai cherché une ONG où je pourrais travailler et que je pourrais aider sur un projet. C’est une amie de ma sœur qui m’a parlé de PN—j’ai consulté le site internet (sans jugement) et suis entrée en contact avec vous. Votre projet m’a tout de suite accrochée ! Delphine, la responsable communication de PN en France, m’a dit qu’il y avait un projet de refonte du site web (ce qui était évident) qui avait été mis en attente… J’ai donc sauté sur l’occasion !
Simon – Hélène m’a parlé de PN et j’ai tout de suite été interpellé. Travaillant dans le secteur de la haute technologie, j’ai trouvé que la mission de PN est non seulement importante et inspirante, mais l’une des initiatives les plus efficaces que j’aurais pu imaginer. Aider une nouvelle génération à intégrer le milieu de la technologie et du développement de logiciels, avec très peu de barrières à l’entrée (il faut seulement un ordinateur et une connexion internet), est une mission extraordinaire.
En effet, vous avez mené un projet très important et très grand pour PN : la refonte de notre site internet. Quels sont les principaux défis que vous avez rencontrés ?
Hélène – Le début du projet a été un processus assez simple, avec l’audit et le planning de l’exécution. Je pense que les défis principaux étaient probablement la création de contenu et la création du site en trois langues, français, anglais et vietnamien.
L’une des autres parties difficiles a été la section de dons en ligne sécurisés. Il s’agit évidemment d’une des rubriques principales ! Nous voulions améliorer l’expérience utilisateur, rendre la navigation aussi aisée et ergonomique que possible et adapter l’affichage à toutes les tailles d’écrans. Simon a recommandé un service formidable, que nous avons incorporé à notre site, qui nous a permis de customiser le site, de rendre plusieurs langues disponibles et de permettre les dons en provenance de plusieurs pays.
J’étais un peu inquiète quant au processus de prise de décision avec les différentes parties prenantes, mais cela s’est avéré très simple et sans heurts !
Simon – Pour moi, le plus grand défi a été la gestion du temps. Pendant ce projet, je travaillais encore pour mon entreprise, en Australie, quatre jours par semaine, en plus de mon travail avec PN pour le site internet un jour par semaine. J’ai commencé en Mars, et j’ai aussi dû retourner en Australie pour le travail pendant un mois. Donc, pour une durée d’environ quatre mois à raison d’un jour par semaine, cela m’a laissé environ 16 jours. Ce n’est pas vraiment réaliste pour mettre tout un site sur pied ! Alors nous avons dû être assez efficaces avec la gestion du temps, en s’assurant que nous avions fait toutes les recherches nécessaires et que nous étions toujours sur le meilleur chemin chaque semaine. Hélène a beaucoup aidé avec ça, et avait déjà établi la majorité du planning avant que je commence, ce qui nous a vraiment permis de gagner beaucoup de temps.
Du côté technique, mettre en place notre page de dons en ligne sécurisés a été assez simple, mais nous avions à mettre en place un système assez compliqué pour la creation automatique de reçus fiscaux (en PDF) pour les dons en provenance de France ou de Hong Kong, avec pour chacun un type de reçu totalement différent. Ces reçus sont envoyés directement à l’adresse e-mail du donateur. Un beau défi !
Est-ce qu’il s’agissait de votre première expérience de bénévolat ?
Hélène – J’ai été bénévole dans un centre Mère Teresa à Calcutta pendant une semaine il y a très longtemps, mais c’était tout !
Pendant mon séjour au Cambodge, j’ai aussi donné de mon temps à Plastic Free Cambodia (PFC). C’est un projet qui a commencé en Australie il y a quelques années et qui a récemment été mis en place au Cambodge. PFC effectue un travail de sensibilisation au sujet de la surconsommation de plastique dans les écoles, les ONG, les restaurants, les entreprises, et sur l’impact que ça a sur notre santé et sur l’environnement. En fait, PNC a pris une part active dans ce défi (voir ici).
Simon – J’ai fait un peu d’enseignement par le passé, dans le développement de logiciels, en apprenant le code à des jeunes. Toutefois, PN a été mon premier grand projet de bénévolat, et je ne peux qu’espérer que cette belle expérience se renouvellera à l’avenir !
Qu’avez-vous gagné grâce à cette expérience ?
Hélène – Nous avons porté ce très beau projet de l’étape de la planification jusqu’à la mise en ligne et je suis très fière de ce que nous avons accompli. J’ai pu en apprendre plus sur le CMS que nous avons utilisé, ainsi que sur quelques éléments techniques. De plus, ç’a été une expérience humaine très riche. En parallèle du projet de site internet, j’ai aussi contribué à la communication opérationnelle quotidienne de PNC, donc j’ai pu travailler avec plusieurs personnes sur des projets différents : la cérémonie de remise des diplômes de 2015, le journal étudiant, le concours de cartes de vœux pour le nouvel an Khmer, la mise en place du tri des déchets au centre, ainsi qu’un peu de travail sur le Solidarity Act.
Faire partie de la vie quotidienne du centre a été fantastique et je garderai toujours ces beaux souvenirs. Voir les étudiants chaque jour, faire partie des activités du campus, danser pendant les fêtes étudiantes, pour n’en nommer que quelques-uns !
Simon – Du côté technique, j’ai pu apprendre le développement en front-end, que je n’avais pas vraiment exploré auparavant. Mais comme Hélène, je pense que l’expérience humaine est sans comparaison avec toutes les choses que j’ai faites dans ma vie. Faire la connaissance des équipes et des étudiants et en apprendre plus sur la mission de PN a été fantastique. Je ne l’oublierai jamais, et j’espère pouvoir revenir vous rendre visite très vite et régulièrement !
Vous étiez basés au centre de PN Cambodge à Phnom Penh. Quel est votre plus beau souvenir de votre passage chez nous ?
Hélène – La vie à Phnom Penh en elle-même peut être un défi. Tout est si différent que ce à quoi nous sommes habitués ! Mes plus beaux souvenirs sont mes balades à vélo dans Phnom Penh à toute heure, où je pouvais voir ce qui se passait dans cette ville folle !
Simon – Mon meilleur souvenir vous semblera peut-être monotone, mais je pense que c’est un moment après que j’aie pris mes quartiers à Phnom Penh : je partais travailler en vélo, je portais un short et un t-shirt – très loin de la vie de bureau habituelle – et j’ai eu un impression très simple et pure de vivre une vie très agréable. Ça m’a donné une nouvelle perspective sur ce qu’est le bonheur et sur ce qui est important dans la vie.
Vous voyagez maintenant en Asie, quels sont vos projets pour les mois à venir ?
Hélène – Nous avons passé quelques semaines au Japon. Maintenant, je suis en Birmanie pour découvrir un autre superbe pays de l’Asie du Sud-Est. Ensuite, j’ai prévu de partir au Laos, et finalement de retourner en Europe en train.
Simon – Je suis encore au Japon pour un petit moment ; en ce moment, je suis à Kobe, mais je prendrai très vite l’avion pour la Corée du Sud depuis Tokyo ! J’espère voir de très belles couleurs automnales. Nous serons au Vietnam pour Noël, mais après ça, qui sait !
Nous sommes très fiers de notre nouveau site
et ce fut un plaisir de vous avoir parmi nous ! Merci encore !