Conformément aux objectifs arrêtés par le Conseil d’Administration ces dernières années et à la réflexion stratégique qui a été engagée, Passerelles numériques (PN) a mis sur pied un ensemble de processus permettant de mesurer précisément son impact au Cambodge, aux Philippines et au Vietnam.

De Paris…

Quatre étudiants d’HEC Paris (Neville Baron-Lamathe, Pierre Forges, Xavier Fraysse et Matthieu Montjotin) ont travaillé sur cette mission, conjointement avec les équipes PN, d’abord à Paris pour fixer le cadre général, puis à Phnom Penh pour confronter les solutions développées à la réalité du terrain.

Au fil des réunions à Paris, et grâce à un travail d’analyse des ONG dans le domaine de l’éducation, une liste d’indicateurs s’est constituée. Ils visent à mesurer l’impact social généré par Passerelles numériques à chacun des niveaux auxquels l’ONG intervient. Ils impliquent trois différents types d’acteurs auprès de qui il faut aller chercher l’information : les anciens élèves de PN, les entreprises employant des stagiaires et les familles des étudiants diplômés.

Xavier déclare : « En prenant du recul, c’est le travail en amont, depuis Paris, qui a été déterminant. Cela nous a permis de fixer le cadre conceptuel de la mission et de réunir des informations qui se sont révélées cruciales une fois sur le terrain. »

… à Phnom Penh

Les 4 étudiants à leur arrivée à PN Cambodge, devant le mur de bienvenu

L’arrivée à PN Cambodge.

Le 1er Juin 2016, les quatre étudiants ont embarqué direction le Cambodge avec, dans leurs valises, la liste d’indicateurs, pour une mission de six semaines sur le terrain.

À leur arrivée, les surprises furent de taille : les étudiants ont découvert un pays où le chômage n’existe quasiment pas, les employés changent très régulièrement d’emploi et où, plus généralement, la culture, le mode de pensée et le rapport au travail sont très différents de la France. Les premières semaines consacrées à la recherche d’information sur le Cambodge ont été précieuses. Les étudiants français ont multiplié les rendez-vous à Phnom Penh, rencontrant ainsi cinq entreprises, des instituts de recherche, des ONG, des entrepreneurs et des incubateurs.

Un audit des processus de mesure d’impact existants a également été effectué avec les équipes de Passerelles numériques. Les quatre volontaires furent très agréablement surpris par l’implication des équipes de PN Cambodge et leur ouverture à toute proposition nouvelle.

Une fois ce travail préliminaire effectué, Neville, Pierre, Xavier et Matthieu ont mis en place les outils nécessaires à l’étude d’impact social. D’abord des questionnaires pour les anciens et les entreprises grâce à un nouveau logiciel, « Cognito Forms », qui les rend plus lisibles et plus rapides à remplir. Ces questionnaires ont été testés de nombreuses fois auprès des deux cibles. Ensuite des tableaux excel, qui permettent de traiter instantanément les données récoltées par les questionnaires en ligne. Les quatre étudiants ont pris soin de développer des outils prêts à l’usage, permettant en quelques « clics » d’obtenir tous les résultats, graphiques et analyses de la mesure d’impact ; le tout accompagné de tutoriels expliquant chacune des étapes pour obtenir les indicateurs.

« Nous avons construit des fichiers Excel suffisamment sophistiqués pour qu’ils puissent instantanément traiter l’intégralité des données et transmettre les informations clefs », explique Pierre.

L’effet papillon

Un des étudiants PNC avec un étudiants HEC en train de discuter

Un des étudiants PNC avec un étudiants HEC en train de discuter

Cependant Passerelles numériques vise plus loin et cherche à mesurer également les effets secondaires de son action, l’« effet papillon », notamment auprès des familles des anciens. Un nouveau processus a donc été mis en place en collaboration avec Thaina et Samkhann de l’équipe sélection à PN Cambodge. Les enquêtes sociales amont, parties intégrantes du processus de sélection, sont dorénavant digitalisées afin que PNC ait des données agrégées sur l’origine sociale des étudiants (salaire moyen des familles, type d’habitat, accès à l’eau potable, électricité…). Des enquêtes sociales avales ont aussi été mises en place dès le début du mois de juillet. « Le processus d’enquête sociale avale permet enfin à PN de mesurer son impact social auprès des familles des diplômés. L’argent redistribué et son utilisation, l’impact sur la scolarisation des enfants… Les résultats sont impressionnants ! » indique Matthieu. Ainsi, les quatre volontaires sont allés les tester sur le terrain avec Thaina et Samkhann dans la province du Kandal.

A la mi-juillet, Neville, Pierre, Xavier et Matthieu ont délivré un rapport d’impact social « blanc » (sans données réelles pour l’instant) afin de montrer comment utiliser les indicateurs mis en place dans le cadre du reporting interne mais aussi de la communication externe. L’accueil au sein de Passerelles numériques Cambodge fut excellent et laisse augurer des résultats probants. Mais il faudra encore patienter jusqu’à la fin de l’année 2016 et la diffusion des questionnaires pour obtenir les véritables résultats.

La mission visant à toucher les trois centres PN, les étudiants ont cherché à adapter au maximum leur démarche à PN Philippines et PN Vietnam. Grâce à une étroite collaboration des Responsable de centre et forts de leur expérience au Cambodge, ils ont délivré une série d’outils pour qu’à leur tour, les centres PNP et PNV puissent effectuer une évaluation d’impact social.

Neville Baron-Lamathe nous a confié : « Ce qui m’a le plus marqué est de voir l’évolution fulgurante de la vie des étudiants. Aller visiter leur famille, dans les provinces, qui vit avec 100 à 200$ par mois puis, le lendemain, rencontrer un ancien de PN touchant 500$, parlant un très bon anglais et ayant l’air parfaitement bien dans ses baskets… C’est très émouvant. »

Passerelles numériques dispose donc désormais d’outils lui permettant d’évaluer chaque année son impact social dans les trois pays où elle opère. La satisfaction au sein du staff est à la mesure du travail des étudiants d’HEC Paris. Mais tous attendent avec impatience les premiers résultats d’impact social qui viendront prouver ce qu’ont ressenti les quatre étudiants au quotidien. Les rencontres avec des diplômés et leur famille, mais surtout la vie quotidienne avec les étudiants à l’internat leur ont permis de voir facilement le chemin exceptionnel qu’ils parcourent en quelques années.

Les équipes de Passerelles numériques remercient chaleureusement Neville, Pierre, Xavier et Matthieu pour leur remarquable travail et les bons moments passés ensemble !

Premier diner avec les étudiants de 1ere année. Neville, Pierre, Matthieu et Xavier ont partagé le quotidien des étudiants PNC en logeant au foyer pendant 6 semaines.

Premier dîner avec les étudiants de 1ère année. Neville, Pierre, Matthieu et Xavier ont partagé le quotidien des étudiants PNC en logeant au foyer pendant 6 semaines.

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